Description
“On entre dans l’intimité d’une matière comme dans une forêt, contemplatif, observateur. Instinctivement et humblement, on ralentit. Et le degré de cette lenteur, comme dirait Milan Kundera, est proportionnel à l’intensité de la mémoire.
Au départ de mes travaux, il y a ce blanc insupportable sur lequel je viens m’écraser comme sur un mur. Et puis se crée un chaos nécessaire, qui n’est pas le point de départ mais un stade à partir duquel naissent toutes les envies, de toucher, de goûter de se brûler. Ce chaos est une friche de souvenirs immobiles et altérés, avec ses plantes qui ne sont pas à la base destinées à quoi que ce soit, elles ne sont pas cultivées ou élevées dans un but particulier. Elles sont là, elles reviennent comme des loups quand on les oublie. Comme des loups parce qu’elles recolonisent quand on a le dos tourné, qu’elles nous font chier dans notre grand ménage permanent et épuisant. On dit qu’elles sont invasives.
De ce chaos, de cette friche d’images et de collages se chevauchent des variations de gris qui s’accumulent en touches de peinture comme des niveaux de temporalité.“
Thomas Loyatho
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