Juliette June, peintre

Artiste peintre Juliette June, représentée par la galerie Virginie Baro
Juliette June est une artiste française, elle est née en 1983 en Île-de-France, elle vit et travaille à Halsou.

Biographie

À 18 ans, son goût pour l’écriture la guide vers les calsses préparatoires hypokhâgne-khâgne au lycée Chaptal puis une Licence de Lettres Modernes à La Sorbonne. À l’examen du Celsa, on lui demande où elle se voit dans 10 ans : « Conservatrice de musée ! ». Elle atterrit en école préparatoire d’art où les professeurs assènent les élèves de  « Fais-en plein » ou «  C’est de la merde ». À elle, on ne m’a jamais dit « Fais-en plein ». Pourtant elle sait dessiner (École Martenot de 7 à 18 ans) et aime le théâtre. Elle intègre la Central Saint Martins School or Arts and Design en 2005 : BA (Hons) Theatre – Design for Performance. Les professeurs s’exclament sur son travail : « It’s great ! ». Elle enseigne même le dessin d’après modèle vivant aux élèves ! 
Renaissance. Elle sort diplômée en 2008 avec la meilleure mention. Elle part à Athènes créer des décors pour le National Theatre of Greece. La stimulation est grande mais elle veut donner corps à ses idées sans un metteur en scène pour lui dire quoi faire. Quand elle revient à Londres, elle enchaîne les stages de danse, théâtre corporel, chamanisme, energétique, acting for camera. Elle expose dans quelques galeries et fais des performances folles dans les bars underground : la femme sauvage peint avec puissance au son du saxophone ! Elle développe la méthode Healing Creativity et enseigne la liberté d’expression pendant quatre ans, soutenue par ses mentors Kath Burlinson et Paul Oertel.
En 2015, elle vient trouver le calme à Saint-Jean-de-Luz. La nature alentour l’inspire. La lumière surtout. Elle décide de se focaliser sur son moyen d’expression premier : la peinture. Et la galerie comme lieu des possibles. Elle s’ouvre à la peinture contemporaine dans l’atelier d’Olivier Passieux à l’Ecole d’art de Bayonne, les galeries de la côte basque l’exposent, elle reçoit le Prix des jeunes au Salon des Peintres de Ducontenia en 2017 et le Premier prix de peinture au concours Adour-Bidassoa en 2020.
Depuis 2017, elle enseigne, au sein de l’association Ilargi Taldea de Saint-Jean-de-Luz,  le dessin d’après modèle vivant, le dessin académique, la peinture contemporaine et comment développer sa propre pratique artistique. Elle est représentée par la Galerie Virginie Baro depuis 2019. 
En 2022, elle emménage à Halsou et fait bâtir un tout nouvel atelier.


Démarche artistique

« La création de Juliette June débute avec la vision, car voir chaque chose dans sa vérité propre c’est déjà créer. Cela semble être le secret de son art : son émerveillement insoumis à sa culture pourtant vaste mais qu’elle oublie au moment de peindre. »

Jean-François Larralde, historien d’art, professeur et conférencier

Son processus de création se fait en trois temps : toucher le réel, le tracer, le transmettre.

Toucher
Notre corps est la porte d’entrée pour se connecter à ce qui est. Nos sept sens (incluant la proprioception) constituent les précieux outils que l’artiste a le devoir de développer et d’affiner pour accueillir le nectar présent en toute chose. 
Faire l’expérience d’un paysage implique plusieurs dimensions d’intégration. D’abord, on le voit et l’artiste partage avec le philosophe Alexandre Lacroix l’idée que « voir est aussi immédiat que toucher ». Et si on prend le temps d’écouter nos sensations, on le perçoit par une multitudes d’autres entrées corporelles (odeur, bruit du vent, chaleur, sentiment de quiétude ou d’angoisse). Le jour, c’est la luminosité qui nous embrasse en premier ; la nuit, c’est une autre histoire : le hululement de la chouette nous saisira plus fort encore. 
Le peintre Gérard Traquandi écrit, en 1998 dans ses notes d’atelier: « L’expérience du paysage se fait plus que jamais en le traversant, en le pénétrant ; le paradoxe du peintre, c’est de mettre à plat cette pénétration. » À cette assertion elle ajouterai que si nous sommes suffisamment poreux, c’est le paysage lui-même qui nous traverse et nous, artistes, humains, sommes comme le filet jeté dans la mer du philosophe Plotin : « Il est tout plein d’eau, il ne peut garder cette eau dans laquelle il vit, mais la mer s’étend et le filet s’étend avec elle. »
C’est pourquoi, elle danse souvent dans des lieux divers pour entraîner sa capacité à écoute, ouvrir les mille et une paupières qui parsèment sa peau jusqu’à ce, lorsque le vent glisse sa main dans ses cheveux, qu’elle se demande : qui touche qui ?
Toucher. Toucher. Toucher. Être touchée. Voilà le premier temps de sa démarche artistique.

Tracer
Pour donner forme à ces sensations intérieures, elle dessine, elle peint, elle écrit.
Elle dessine sur des petits formats facilement transportables, principalement au crayon aquarelle pour la ligne et à l’aquarelle pour les surfaces qu’elle mouille et frotte au chiffon dans sa quête d’effets aléatoires. Car si les dessins sont issus d’observations visuelles (une rangée d’arbre au coucher du soleil), retranscrivent des sensations physiques (la porosité des mains) ou bien soutiennent sa recherche de mémoire d’une forme spécifique dans un tableau (comment serpentait cette rivière en Nouvelle-Zélande déjà ?), ils servent surtout la découverte de révélations qui ne viennent pas de son intention.
Pour traduire le tissu énergétique qui compose le réel, elle part souvent de l’expérience d’un paysage liée à une sensation intense (la lumière fluo des seaux éparpillés sur une plage, la fraîcheur d’une pierre sur laquelle elle s’est allongée). 
L’outil photographique limite sa perspective de l’expérience et c’est pourquoi elle l’a laissé de côté depuis 2019. Elle l’a remplacé par la mémoire, la vulnérabilité et l’imagination ; trois qualités qui, aidées par l’usage du repentir, des transparences et des coulures que la peinture à l’huile permet, ouvrent plusieurs espaces de narration à l’intérieur du tableau. La figuration y tutoie l’abstraction. Les petits formats servent de terrains d‘étude à des œuvres plus majeures.
Sa gorge est un accès aux étoiles, à ses ancêtres. Ses poèmes lui viennent, elle ne les provoque pas, elle les écris dans son journal, les récite lors de performances.

Transmettre
Il s’agit de partager le nectar avec le public à travers exposition, performance et enseignement. 
Chaque exposition met en lumière un aspect de son travail : L’heure bleue, Zonas sensibles…
La performance est autant un lieu de transmission que de réception. Elle engage son corps et celui de l’auditoire en dessinant leur contour sur un grand papier préalablement peint et met mon intuition à l’épreuve car l’improvisation y tient par tradition une grande place : quelle couleur pour cette personne ? Quel poème pour celle-là ? 
Les élèves sont tantôt éveillés à leur potentiel artistique par des processus d’expression libre, tantôt questionnés sur leur démarche, tantôt guidés vers des exercices plus techniques de peinture, de composition ou de littérature pour aboutir à la création d’un corpus d’œuvres.


Peinture

Huile sur toile, paysage sensible de Juliette June d’après un voyage en Australie et Nouvelle-Zélande, représentée par la galerie Virginie Baro.
Lever de soleil à Pukaki, huile sur toile, 195×130 cm.

Dessin

Feutre sur papier, œuvre de l'artiste Juliette June représentée par la galerie Virginie Baro
Sable rose, feutre sur papier, 21×15 cm, cadre aluminium placage chêne, 25×19 cm

Parcours artistique

Expositions personnelles

2019 • L’heure bleue, ATEKA galerie, Bayonne
2018 • Bain de lumières, Bleu la Galerie, Saint-Jean-de-Luz
2017 • Artha et autres histoires, Villa Ducontenia, Saint-Jean-de-Luz
2009 • Apoto Esoteriko, Booze Cooperativa, Athènes

Expositions collectives

2022 • “Transfigurer”, galerie Virginie Baro, Maxana Maison d’Hôtes, La Bastide-Clairence
2022 • “Îlots / Uharte txikiak”, en duo avec le peintre Aitor Etxeberria, Villa Ducontenia, Saint-Jean-de-Luz
2021 • “Chez Xavier”, galerie Virginie Baro, maison de particulier, Bayonne
2020 • “Les parenthèses de V.”, galerie Virginie Baro, Maison du Marquis, Biarritz
2019 • 25 Elements, Espace Commines, Paris
2018 • Les primés de Ducontenia, La Rotonde, Saint-Jean-de-Luz
2017 • Lyophilisé, Festival Mot&Arts, Hossegor
2017 • Sous la cimaise, la liane, École d’art, Bayonne
2017 • À l’orée du monde, Mendi Zolan, Hendaye
2017 • L’Atelier & Anathomie, Bastille Design Center, Paris
2016 • Turquoise-Outremer, Bleu la galerie, Saint-Jean-de-Luz
2013 • In Love with Light, The Framers Gallery, Londres
2010 • Under the Moon, Crypt Gallery, Londres

Prix

2020 • 1er Prix de peinture Concours Adour-Bidassoa, Irun, Espagne
2017 • Prix des Jeunes au Salon des peintres de Ducontenia, Saint-Jean-de-Luz

Conférénces et enseignements

2017-19 • Cours de dessin / peinture / modèle vivant, Association Ilargi Taldea, Saint-Jean-de-Luz
2010-14 • Méthode Healing Creativity, Helios Centre, Londres
2011 • Cours d dessin / peinture, Acland Burghley School, Londres
2011 • Conférence “The Healing Power of Art”, Terrence Higgings Centre, Londres
2006-07 • Cours de modèle vivant, Central Saint Martins School, Londres

Formation

2015-19 • Atelier Peinture avec Olivier Passieux, Ecole d’Art, Bayonne
2018 • Stage Mouvement Authentique avec Nadia Vadori-Gauthier, Thiézac
2015 • Master class Acting for Camera Translantic Films, Londres
2013 • Stage Introduction to Meisner, Actor’s Temple, Londres
2012 • Atelier Peinture Modèle Vivant avec Robert Dukes, Kensington Palace Studios, Londres
2011-18 • Stages Discipline of Freedom avec Paul Oertel, Les Eyzies
2005-08 • BA (Hons) Theatre: Design for Performance, 1st
2005-08 • Central St Martins School of Art & Design, Londres
2004-05 • École préparatoire, Atelier de Sèvres, Paris
2003 • Licence de Lettres Modernes, La Sorbonne, Paris IV
2002-03 • Atelier Peinture Modèle Vivant avec Gilles Marrey, École des Beaux-Arts, Paris
2001-03 • Hypokhâgne / Khâgne, Chaptal, Paris