Description
Au cours d’une résidence en Roumanie (à l’invitation de l’artiste roumain Christian Paraschiv), les outils que Marie-Noëlle Deverre utilisais habituellement pour graver ses matrices ont été remplacés par ceux qu’elle a trouvés au cours du voyage, notamment des objets traditionnels de la culture roumaine, comme un ancien peigne de métier à tisser.
Plus tard, cet instrument a été remplacé à son retour par une fourchette, objet représentatif de la place primordiale des savoureux repas auxquels elle était conviée jour après jour, comme à des rituels, lors de cette résidence dans un manoir perdu dans la campagne d’Olténie. Les estampes de la série créée sur place, au château, font état de sensations contrastées : la prégnance du passé sur le présent, la survivance de certaines croyances, de coutumes, le décalage entre la vie urbaine et rurale.
Porifera, œuvre créée après la résidence, quant à elle, s’inspire du contexte observé aux alentours du château, des plantes poussant à la lisière d’un étang, mi-aquatiques, mi-terrestres. C’est toujours cet entre-deux qui interpelle l’artiste. Comment une plante se structure pour s’adapter et n’est ni complètement aquatique, ni complètement terrestre. Son statut hybride et potentiellement mobile et souple l’intéresse…
En tant qu’artiste-éponge, graver sur du dépron (les gestes sont : graver au scalpel ou à la fourchette sur une plaque d’isolation thermique, le dépron) était le moyen de réagir sur le vif à toutes ces sensations qui l’ont traversé durant cette résidence où il était question de voir en même temps que produire des créations, mais aussi manger et boire les productions locales. Sa pratique s’en est trouvée peu à peu transformée. Chaque impression d’estampe est devenue un rituel : un corps à corps s’engage lorsqu’il s’agit de devenir soi-même une presse manuelle et corporelle pour imprimer telle une « Raboteuse » de Caillebotte, lorsqu’il faut se démener pour décoller les papiers de leurs matrices toujours plus grandes.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.