Comme je vous l’annonçais le mois dernier, un nouvel artiste fait son entrée au sein de ma galerie. Il s’agit du plasticien et dessinateur Emmanuel Lesgourgues. C’est toujours un réel plaisir d’entamer une collaboration, d’autant plus quand la découverte du travail et de l’artiste ont été un véritable moment d’émerveillement ; émerveillement que, je l’espère, vous partagerez.
C’est au travers de deux séries que je vous fais découvrir les dessins d’Emmanuel.
Biostasie, d’abord, traite du paysage par un jeu de recul (ou d’avancée) et d’un graphisme relevant de motifs abstraits : hachures, pointillés, croisillons… Le spectateur identifie bien les éléments d’un panorama : cascade, montagne, nuage, ainsi que ses textures, malgré tout, il ne fait pas directement référence au réel, mais nous plonge dans un imaginaire très attractif.
Transgénose, ensuite, hybride des corps qui s’enchevêtrent pour donner naissance à des êtres polycéphales aux membres démultipliés. La question de la manipulation génétique n’est pas loin, comme un homme qui aurait été couplé à un animal.
Les deux séries ont en commun la notion de métamorphose ou de mutation ; à moins que ce ne soit qu’une question de point de vue ? Je vous laisse répondre à cette interrogation en parcourant les images ci-dessous.
(Cliquez sur l’une d’entre elles et accédez aux visuels de l’œuvre.)
Ces dessins numériques sont tous des pièces uniques encadrées en caisse américaine réalisée sur-mesure. L’expédition peut se faire en France comme à l’étranger. Vous pouvez bien sûr acquérir une œuvre directement en ligne via l’e-Store ou en me contactant.
Série Biostasie
Biostasie constitue une réflexion sur le paysage et sur le point de vue. En créant des successions de plans, le dessin se réduit pour intégrer une nouvelle partie du paysage, comme si le spectateur reculait en gardant le même point de mire. Emmanuel Lesgourgues travaille ici le dessin à la fois comme la peinture, par le jeu de superpositions, et comme l’architecture dans l’exploitation du plein et du vide, du positif et du négatif. Ce travail sur la verticalité, créée par la superposition, est rendu possible par l’outil numérique. Le jeu de calques permet d’explorer l’infiniment petit, et ainsi de donner de la matière au dessin superposé qui vient le masquer. « La tablette me permet de réduire, d’augmenter, d’effacer, de manipuler différentes échelles. Interface dynamique qui rejaillit dans mon œil, il apparaît toujours une nouvelle écriture qui fait que mon dessin n’est jamais figé. » Autre parti pris de sa relecture du motif classique, la couleur déroge aux règles canoniques pour donner de la profondeur. « Ma disposition des couleurs ne suit pas la règle du foncé au premier plan, mais est aléatoire. La perspective est appréhendée par le dessin et le traitement des plans, mais pas avec la couleur. »
Sophie Loria

Pièce unique.
Série Transgénose

Pièce unique.
Dans la série Transgénose, formes hybrides, mélange d’humain et d’animal, fusionnent pour former un nouveau corps, dans des torsions empruntant à la statuaire classique. Ici, la mutation cellulaire explorée par l’artiste et annoncée par le titre de la série trouve son expression la plus figurative. Son dessin délaisse l’hexagone — figure géométrique fétiche de ses premiers travaux — pour le point, et réduit sa palette chromatique. Cette série approfondit sa recherche d’une matière en mouvement.
« Graphiquement, tout se relie. C’est en ça que je crois à la force de l’aléatoire et que l’on se rapproche du vivant, parce qu’il y a une trace unique, qui est ma façon d’écrire, qui traverse tous mes travaux. »
Sophie Loria

Pièce unique.
Emmanuel Lesgourgues, plasticien
Démarche artistique
Depuis juillet 2018, il crée des dessins exclusivement sur tablette numérique.
L’approche est similaire à celle du dessin traditionnel : le stylet remplace le crayon, l’écran le papier. En revanche, diffèrent fortement les sensations de toucher dans le rapport à la surface, ainsi que le rapport du dessin à l’espace. La rencontre avec le format que constitue l’écran engage un nouveau protocole créatif. En effet, sur la tablette le dessin ne peut jamais être visible dans sa totalité, c’est-à-dire tel qu’il apparaîtra dans son format imprimé. Le plasticien définit donc en amont le format du dessin final et extrapole, tout au long du travail, le résultat à l’échelle d’impression. Pour cela, il pratique un va-et-vient de zoom avant et arrière à travers la fenêtre de la tablette. Il navigue ainsi entre différentes échelles, dans les limites du format de l’écran. Dans le décalage continu entre projection et réalité, une apparente absence de lien direct avec sa représentation finale et la sensation d’un dessin hors […]
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Parcours artistique
Expositions personnelles
2021 · « Transgénose », galerie Elzévir, Paris, France
2021 · « Chimères cellulaires », Musée de Guéthary, Ghéthary
2015 · « Collection hiver 2015 », Lagardère Interactive, Paris
2007 · « Etat intermédiaire », Lieu d’art « À suivre », Bordeaux
2006 · « Vert Solitaire », Showroom « Il était une fois », Rencontres Photographiques du 10e arrondissement, Paris
Expositions collectives
2013 · « [∞] et autres cycles », Lieu d’art La Tannerie, Bégard, France
2013 · « Effervescence, les dessins de la genèse créative », École d’Architecture, Paris La Villette, France
2012 · « Chambre d’amis », Lieu d’art La Tannerie, Bégard, France
2012 · « Le dessin sur papier », Galerie Elvizir, Paris, France